Manheee
vidéo-sculpture2024
Depuis quelques années, l’artiste s’intéresse au détournement des potales, ces autels en bois traditionnels de Wallonie, qu’il transforme en supports pour une installation vidéo centrée sur la maternité.
La vidéo établit un lien entre trois générations — l’artiste, sa mère et son fils — en explorant les interactions et la continuité du rôle maternel, ainsi que son évolution au fil du temps. Elle combine images, sons et symboles, accompagnés d’une bande sonore simple, captée sur le vif, où les chants des oiseaux de la forêt atlantique occupent une place centrale.
Les images, évoquant des photographies au mouvement à peine perceptible — un hommage à Bill Viola —, ont été filmées lors d’un voyage au Brésil. L’autel, orné de motifs floraux, de perles, de coquillages, de papillons, de graines et de nuances de rose et de bergamo, incarne la richesse et la diversité des émotions familiales.
Mars 2024 / La vidéo-installation-sculpture Exposition collective : « Tenir le fil, casser le fil / Galerie Flux / Liège-BE // Commisaire Nadine Janssens
« “La vidéo-installation" Manheee" de Babi Avelino, se compose d’une « potale » en bois et d’une vidéo tournée lors de son dernier voyage au Brésil. Les potales sont des autels ou des niches, communes en Wallonie, accueillant des figures de la Vierge Marie. Artiste brésilienne installée en Belgique, Babi a dû recréer ici le village qu’elle n’a pu emporter dans ses bagages, tout en continuant à tisser, par écrans interposés, les liens qui la relient à sa mère, la grand-mère de son fils. Ce voyage réalisé en octobre 2023 au Brésil, après 6 ans d’absence, a été l’occasion de passer du virtuel au réel, de la distance à la présence, de l’invisible au palpable, entre sa mère et elle, entre son fils et sa grand-mère, pour célébrer la transmission de la vie et la vie de la transmission. Les portraits de famille vidéo qu’elle en a ramenés figent, dans une nature exubérante et mouvante, les liens et les relations en même temps qu’ils questionnent le rapport au temps : peut-on vraiment le suspendre pour saisir, « une bonne fois pour toutes » le bonheur et l’amour ?"
Texte de Nadine Janssens